Fiefs en Rouergue

 

Sénergues[1]

 

  Ce village apparaît pour la 1ère fois le 4 avril 819 dans une donation de l’église de Sénergues par Louis le Débonnaire, troisième fils de Charlemagne, à l’abbé Médraldus de Conques.

Au Xème siècle ce village est de nouveau mentionné comme étant sur la route du Puy du pèlerinage de Compostelle.

Au 13ème siècle il était situé à la frontière entre le Rouergue dont il faisait partie et le comté de Rodez dont faisait partie le village d’Espeyrac qui le jouxtait à l’Est.

 

La  famille de Roquemaurel apparaît dès le XIIIème siècle comme coseigneur de ce fief situé en Rouergue à 12 kms à l’est de Conques. Elle le possédait peut-être antérieurement.

Elle y possédait de nombreux hameaux, terres et affars, dont une grande partie existe encore de nos jours. Ces biens sont situés sur un arc de cercle à l’est de Sénergues, du nord au sud : la Coste, Daze (les Dazes), la Garrigue, Longuevialle (la Vialle), Cantagrel, Salès (Aussalleix), la Vergne, Taulamet, Taulan (olim Taulam), Anglars, Auguech, etc. La famille de Roquemaurel avait également maison et terrains dans le village de Sénergues.

La maison Roquemaurel pourrait avoir été située à l’emplacement de la borne milliaire au centre du village. Un hommage de N…de Roquemaurel du 20 août 1392 nous apprend que cette personne avait une maison à Sénergues, confrontant le fief del Sol tenu par Géraud de Saint-Geniez, la place publique, la route dudit lieu et la maison du recteur. Cette maison existait encore en 1447.

La tour près de l’église et du château a été construite en 1382 par Aymeric de Sénergues qui avait épousé Ricarde Aymare de Roquemaurel, sur une pièce de terre appelée la Gaufrégie que Jean III de Roquemaurel avait cédé à sa sœur. Jean de Roquemaurel avait peu de temps auparavant vendu le domaine des Courtils à sa sœur Ricarde Aymare de Roquemaurel, il semble que le château de Sénergues ait été construit sur ce terrain.

La famille de Roquemaurel apparaît dans de nombreuses reconnaissances et nombreux actes jusqu’au milieu du 16ème siècle. Elle semble alors s’être désintéressée de Sénergues, des terres commencèrent à être vendues à partir de 1551. Jean Marc de Roquemaurel, seigneur baron d’Albiac, était présent au règlement définitif de la haute justice de La Garrigue, le 20 novembre 1663[2].

Le 23 septembre 1726, à l’occasion d’une vente par le seigneur de Sénergues, il est fait mention de la place de Roquemaurel.

La famille de Roquemaurel possédait aussi des villages et terres dans les paroisses d’Aynès, Espeyrac et Saint-Félix de Lunel, avec toute la justice et juridiction, haute, moyenne et basse : La Garde, Riach, Aujols, Les Blanquies, etc ; ces villages et terres furent vendus à Joseph de Montarnal le 7 décembre 1551 avec une partie de ceux de Sénergues.

 

                  

 

 

 

 

Salles-Comtaux

 

Salles-Comtaux, aujourd’hui  Salles-la-Source, est un ensemble de trois villages superposés construits au flanc du causse du Comtal à douze kilomètres au nord-ouest de Rodez. C’était au Moyen-Âge un ensemble fortifié avec cinq châteaux,  le château majeur, le château de la Tour, celui de la Calmontie, le château mineur, ce dernier appartenait à l’époque à la famille des Ondes ; un des châteaux subsiste.

Guy de Roquemaurel y apparaît en juillet 1290, parmi les nobles chevaliers, seigneurs de Salles[3], dans un accord entre le comte de Rodez, les nobles chevaliers de Salles-Comtaux et les habitants de Salles. Les seigneurs intervenant étaient tous qualifiés chevaliers et seigneurs de Salles ; les comtes de Rodez avaient la haute seigneurie de Salles, les autres possesseurs de fiefs y étaient seigneurs directs avec quelques justices inférieures.

Jean I de Roquemaurel y apparaît le 5 juillet 1323 dans une reconnaissance au comte d’Armagnac, pour un mas au château majeur de Salles et des biens dans la baylie de Marcillac (aujourd’hui Marcillac-Vallon), etc, il y apparaît également le 1er septembre 1323 avec d’autres chevaliers et damoiseaux dans un accord avec le comte d’Armagnac, successeur du comte Henri (de Rodez)[4].

 

Moret

Guillaume de Roquemaurel reconnut, le 29 juillet 1590, tenir en fief du duc de Bourbon, baron de Calvinet, le lieu de Moret et ses appartenances[5].

Il existe un village de Moret dans la vallée du Dourdou, au sud de Conques qui pourrait être ce lieu de Moret. Une famille de Moret, alliée à la famille de Roquemaurel, en tira son nom.

Il y avait quatre châteaux dans ce village, le Château Mage, le Castelviel, Reilhac et la Servairie, qui relevaient de familles différentes, Guillaume de Roquemaurel était peut-être un des coseigneurs de Moret. Existe également un village de Moret près de Lacapelle-Marival, sa faible importance ne semble pas justifier un hommage au duc de Bourbon.

 

 



[1] Les informations sauf mention spéciale sont extraites de « Sénergues en Rouergue » par H.Gras et Monique Lajugie-Clot

[2] AD.Aveyron E 303

[3] H.de Barrau, op.cité, t.1, p.299

[4] AD.TG A 72 f°72

[5] Gaignières, extrait des titres du Bourbonnais et de l’Auvergne, t.II, n°145 ; AD.Lot F 491 et Bouillet, op.cité