Chapitre I

     

            Raymond de Roquemaurel, ses parents, sa famille. n° 16384

Installation en Couserans ; son fils Raymond Arnaud de Roquemaurel.

   

 

Raymond de Roquemaurel, très probablement le 6ème  fils de Jean III de Roquemaurel et de Bertrande de Gausserand, car Raymond de Roquemaurel figure dans cet ordre dans le testament de son frère aîné Béthon de Roquemaurel en 1427[1] ,  naquit probablement  vers  1400.

Son père Jean III de Roquemaurel, chevalier, seigneur de Roquemaurel et de Thémines,  fut  sénéchal du comté de Rodez et capitaine du fort de Capdenac[2]. Sa mère était issue de la maison de Gausserand[3], originaire du Rouergue, établie à cette époque dans la vicomté de Carlat (château et seigneurie du Cayla, habitant  la Vinzelle).

 

On peut imaginer qu’il passa une partie de son enfance au château de Roquemaurel tel qu’il se présentait à l’époque, et peut-être également au château de Thémines[4] et à Capdenac dont son père était gouverneur.

Il est cité en 1446 dans le testament du vicomte de Couserans (Jean-Roger de Comminges) Celui-ci lui légua « cinquante florins d’or en considération de l’amitié particulière qu’il avait pour lui. »[5]

Jean Roger de Comminges, chevalier, était vicomte de Couserans et de Terride, ce dernier fief du chef de sa femme Marie de Terride.[6] Il était sénéchal du Quercy en 1433, il est probable qu’il y rencontra Béthon de Roquemaurel qui tenait la seigneurie de Thémines, et qu’également il y rencontra Raymond de Roquemaurel.

Il fut établi par le roi Charles VII le 6 mai 1437 commandant en Languedoc et pour garder les frontières de Guyenne[7]. Raymond de Roquemaurel, qualifié de son inséparable compagnon l’accompagna vraisemblablement dans ces missions[8].

Il est probable que l’établissement de Raymond de Roquemaurel en Couserans est lié à ses liens avec la maison de Comminges[9], Jean Roger de Comminges  ayant arrangé son mariage avec l’héritière d’un fief (Soueix.)

Le prénom de Raymond fréquent dans les grandes maisons du Comminges et du Couserans avait été très probablement choisi intentionnellement, peut-être pour   recueillir un héritage ou pour préparer un établissement.

 

Une tradition orale en Couserans mentionne un Roquemaurel s’y établissant à la suite d’une expédition en Espagne et épousant l’héritière du château de la Tour (qui était alors le château de Soueix.)

La maison de Roquemaurel avait des liens avec de puissantes maisons du Languedoc et de Gascogne ( Armagnac, Barbazan, Comminges, Faudoas, etc. ) qui ont pu aider Raymond de Roquemaurel dans son établissement :

Son frère aîné Béthon de Roquemaurel, chevalier, seigneur de Roquemaurel et de Thémines fut sénéchal du comté de Rodez et des montagnes du Rouergue en 1424, chambellan du roi Charles VI puis du roi Charles VII et viguier de Figeac. Il  fut qualifié de principal lieutenant de Bernard VII d’Armagnac, comte de Pardiac, de la Marche et vicomte de Carlat (suzerain de Béthon de Roquemaurel à ce titre.)

Béthon de Roquemaurel avait épousé Aldine de Vernhes de Castelmary, son neveu par alliance Amalric de Vernhes avait épousé Isabelle de Comminges, cousine germaine de Jean Roger de Comminges et d’Arnaud Roger de Comminges, qui fut le parrain de Raymond Arnaud de Roquemaurel, fils de Raymond de Roquemaurel. Hélène de Vernhes, sœur d’Aldine, avait épousé Jacques Ysalguier, seigneur de Fourquevaux, leur fils Jean Ysalguier, seigneur de Fourquevaux, épousa en 1428  Hélène d’Espagne d’une branche cadette de la Maison de Comminges, issue d’Arnaud de Comminges, vicomte de Couserans[10].

Arnaud-Guilhem de Barbazan, baron de Barbazan, « le chevalier sans reproche », était premier chambellan du roi Charles VII quand Béthon de Roquemaurel était chambellan. Aude de Barbazan, sœur d’Arnaud-Guilhem, avait épousé Louis de Faudoas, baron de Faudoas et de Montégut en Gascogne[11], premier baron chrétien de Guyenne.

Les Faudoas par des alliances en Quercy étaient barons de Gramat et seigneurs de Loubressac. Thémines est proche de Gramat.

Un autre frère de Raymond, Aymeric de Roquemaurel, fut prieur de Saint-Félix au diocèse de Cahors, prieur mage de l’église cathédrale de Montauban, abbé de Moissac de l’ordre de Cluny en 1431 et  évêque de Montauban en 1446[12]. Il aida peut-être Raymond dans son établissement.

Nous trouvons Raymond de Roquemaurel, donzel, habitant de Soueix dans un acte du 10 février 1448[13].

Raymond de Roquemaurel eut probablement, d’une alliance inconnue (probablement  l’héritière de Soueix[14]):

 

VII Raymond (alias Raymond Arnaud) de Roquemaurel, seigneur de Soueix, n°32768.

Ramond de Roquemaurel est cité dans le testament d’Arnaud Roger de Comminges, seigneur de Baliar, du 3 mars 1481, comme son filleul[15].

Arnaud Roger de Comminges était le demi-frère de Jean Roger de Comminges, vicomte de Couserans, mort en 1446.

Il était issu d’un 3ème ou 4ème  mariage de Raymond Roger III de Comminges, vicomte de Couserans, avec Eléonore de Belera, vers 1420, alors que Jean Roger de Comminges était issu du premier mariage de Raymond Roger III de Comminges avec Mathe d’Astarac.

Arnaud de Comminges étant né vers 1420, son filleul devait être né vers 1432 au plus tôt, il est donc exclus qu’il soit le premier Raymond de Roquemaurel établi en Couserans.

Il est probablement Raymond de Roquemaurel qui apparaît le 4 décembre 1480 dans une sentence du juge d’appeaux entre les commissaires d’Odet (alias Odon) de Lomagne, chevalier, vicomte de Couserans et de Jacques son fils d’une part ; d’autre part noble Bernard d’Ustou, alias d’Encausse[16] et noble Raymond de Roquemaurel, habitant de Saint-Girons, au sujet des droits de la famille d’Ustou sur les terres et la vallée d’Ustou (dont le vicomte de Couserans était le seigneur dominant et la famille d’Ustou seigneur dépendant[17]) ; dans cette sentence apparaît également Pierre Raymond d’Ustou, coseigneur d’Ustou.

Mgr de Carsalade du Pont indique que dans cette sentence sont reproduits les accords entre les prédécesseurs (de la famille d’Ustou) et les vicomtes de Couserans des années 1302, 1308, 1321 et 1346 et que le rappel de ces accords indique de toute évidence que ceux qui les conclurent étaient les aïeux des contractants de 1480. 

Ce dernier acte indique à notre avis que Raymond de Roquemaurel avait des droits conjoints avec ceux de Bernard d’Ustou sur la vallée d’Ustou, et suggère que Raymond de Roquemaurel ait acquis ces droits soit par un mariage dans la famille d’Ustou soit qu’il avait hérité de droits acquis antérieurement par son père Raymond d’Ustou, qui lui-même les tenait peut-être de la famille d’Ustou (mariage dans cette famille ?).

Un acte du 10 février 1486 mentionne Raymond Arnaud de Roquemaurel, seigneur de Soueix, père d’Arnaud de Roquemaurel, seigneur de Soueix[18].  Raymond et Raymond Arnaud sont probablement une seule et unique personne. Raymond de Roquemaurel, filleul d’Arnaud Roger de Comminges, avait probablement ajouté à son prénom celui de son parrain.

Raymond Arnaud de Roquemaurel mourut probablement avant le 11 août 1500, date à laquelle son fils Arnaud de Roquemaurel vendit des biens à Montesquieu et certainement dès 1503 date à laquelle son fils Arnaud de Roquemaurel fit au roi le dénombrement de sa coseigneurie de Soueix.

Raymond Arnaud de Roquemaurel eut d’une alliance inconnue ( peut-être une demoiselle d’Ustou ) au moins un fils :

       VIII Arnaud de Roquemaurel[19],[20], qui suit.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

           



[1] Testament du dernier de juillet 1427 reçu Goutran, notaire royal

[2] A.M.R. Archives de la Maison de Roquemaurel

[3] Plusieurs membres de la famille d’Ustou portaient le prénom de Gausserand ce qui a fait croire à certains que Bertrande de Gausserand était d’une maison du Couserans. Une généalogie de la maison de Gausserand est jointe à ce document.

[4] Acheté par son frère Béthon de Roquemaurel en 1416.

[5] Preuves de Malte de Paul de Roquemaurel. P.M.

[6] La Chenaye-Desbois, Tome XII, article Lomagne, Tome XVIII, article Terride.

[7] Louis Esquieu :Essai d’un armorial quercynois, Paris, H.Champion, 1907-1908,p.165

[8] Archives du Baron de Roquemaurel à Oust.

[9] Annexe IV : Liens avec la maison de Comminges

[10] M. Vuillier, Histoire de la famille d’Espagne.

[11]Différent de Montégut en Couserans

[12] Gallia Christiana

[13] B.S.A. t.VII, p.158

[14] Voir chapitre II, Fiefs

[15] AD.HG  13 J 108, 3 mars 1481.

[16] Différent de la famille d’Encausse

[17] J.Villain, Généalogie d’Ustou et Mgr de Carsalade du Pont.

[18] A.D.H.G. 3 E 10172

[19] P.M.

[20] A.D.H.G. 3 E 10172 ( reconnaissance de Guillaume-Arnaud de Chateauverdun de 200 moutons d’or )